Cinquième vague du baromètre de suivi qualitatif de la pauvreté et l’exclusion sociale du CNLE

Les tensions budgétaires et le logement provoquent des difficultés en cascade pour les plus précaires

Publié le | Temps de lecture : 3 minutes

Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) publie ce jour, la 5e vague de son baromètre de suivi qualitatif de la pauvreté et l’exclusion sociale (BaPE), couvrant la période de juin à septembre 2024.

Comme lors des vagues précédentes, les acteurs évoquent les problématiques d’inflation et de budget, d’emploi ainsi que celles d’accès aux droits. À l’été 2024, les conséquences de l’inflation se font toujours sentir et engendrent des tensions budgétaires, pour les plus précaires jusqu’aux ménages composés de salariés à revenus modestes, ou encore pour les ménages retraités à faible niveau de pension et les étudiants non soutenus par leurs parents. Les prix, notamment ceux des produits alimentaires et de l’énergie, se maintiennent à un niveau élevé, difficilement soutenables pour ces publics. Une priorisation est donc faite sur les dépenses contraintes notamment celles liées au loyer et aux charges qui augmentent, avec un impact toujours plus grand sur les autres postes, l’alimentation et les soins notamment. Les hausses du coût de la mobilité, compromettant l’accès à l’emploi ou les démarches d’insertion, est également signalée, en particulier pour des personnes dont la situation exigerait une mobilité résidentielle.

Les acteurs répondant à la 5e vague du BaPE insistent en particulier sur les conséquences des difficultés d’accès et de maintien dans le logement. Ce sujet est transversal et apparait ainsi en lien à la fois avec l’emploi, les difficultés budgétaires et celles d’accès aux droits. Les autres tendances abordées dans les précédentes vagues du baromètre sont toujours d’actualité ou s’aggravent, comme c’est le cas pour la situation :

  • des retraités, dont la présence augmente parmi les bénéficiaires des structures d’aide notamment alimentaire. Ils sont aussi plus nombreux à chercher un emploi ;
  • des familles avec enfants : plusieurs acteurs soulignent, de manière générale, le poids particulier de l’inflation pour les familles avec enfants. Les acteurs relèvent notamment une hausse des retards ou de l’arrêt de versement des pensions alimentaires ;
  • des jeunes, notamment celle des étudiants dont la situation se détériore encore, en particulier pour les étudiants étrangers. Certains répondants relèvent la hausse de ceux inscrits dans des filières privées en l’absence d’accès aux formations proposées par Parcours Sup, avec des frais d’inscription très élevés.

La précarisation croissante de ces publics, mais aussi de l’ensemble des ménages modestes, engendrent des difficultés en cascade sur les différents aspects de la vie quotidienne. Après les effets cumulatifs de l’inflation abordés dans la 3e vague du BaPE, les conséquences de ces effets se font durement ressentir dans la 5e vague.

Certaines remontées de terrain du baromètre corroborent des constats, tels que la hausse des expulsions locatives sur laquelle la Fondation pour le logement des défavorisés alerte, ou encore le sentiment de stigmatisation, de culpabilité des bénéficiaires du RSA, que le CNLE dénonce notamment dans son avis « Loi pour le Plein emploi : pour une sécurisation des droits et des ressources des allocataires du RSA ».


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Le CNLE est prévu par la loi n° 88-1088 du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d’insertion, et mise en œuvre avec le décret n° 93-650 du 26 mars 1993 qui définit la composition du CNLE (qui comptait 24 membres), ses missions, son fonctionnement et ses moyens. Aujourd’hui, la moitié des membres du conseil du CNLE sont des personnes concernées par la pauvreté et l’exclusion.

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