Elle a aussi été construite autour de la conviction que la lutte contre la pauvreté relève d’une politique d’investissement social, allant au-delà des seules prestations monétaires, en s’appuyant sur le développement de plus de services et d’accompagnement pour les personnes précaires et modestes.
Cette stratégie a été complétée par un arsenal de mesures d’urgence prises pour que la crise sanitaire ne se double pas d’une crise sociale, avec des résultats à la clé. Ainsi, en dépit de la pandémie de Covid-19, le taux de pauvreté est resté stable au cours du précédent quinquennat, en dessous de la moyenne européenne, à 14,6 % en 2019 puis 2020, dernière année pour laquelle la donnée est disponible.
Enfin, cette stratégie a permis, au-delà des mesures ministérielles, d’impulser de nouvelles gouvernances territoriales de solidarité, fondées sur une contractualisation avec les conseils départementaux et les métropoles, une méthode plus participative en région et le recours accru à l’expérimentation.
L’action ainsi menée a produit des résultats qui devront être poursuivis et amplifiés dans les années à venir. Il s’agira donc de poursuivre les mesures qui ont le mieux fonctionné, et d’amplifier l’action menée dans le cadre d’un nouveau Pacte des solidarités qui permettra de lutter contre la pauvreté et de réduire les dépenses contraintes des ménages.
Les premières mesures ont été prises dès l’été 2022 : revalorisation des prestations de solidarité de 4 %, plafonnement de la hausse des loyers à 3,5 %, augmentation des Aides pour le logement (APL) de 3,5 %, doublement des crédits de l’aide alimentaire, versement à près de 11 millions de foyers d’une aide exceptionnelle de solidarité.
Pour faire face à la flambée des coûts de l’énergie, un bouclier tarifaire a été mis en place et un chèque énergie exceptionnel de 100 à 200 euros a été versé à 12 millions de foyers.
Avec le Pacte des solidarités, ces mesures d’urgence seront complétées par une action qui se déploiera sur la durée du quinquennat de manière interministérielle et dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec les collectivités territoriales : les départements, mais aussi les métropoles et les communes, notamment celles qui sont le plus frappées par la pauvreté.
Lire le communiqué de presse de présentation du Pacte des solidarités
Voir le bilan d'octobre 2021 de la Stratégie pauvreté
Quatre axes stratégiques
Le Pacte des Solidarités s’articule autour de quatre orientations stratégiques dont les deux premières sont celles de la stratégie pauvreté :
- D’abord, la poursuite de la lutte contre les inégalités à la racine. Il s’agit d’approfondir l’ambition portée depuis 2018, en agissant dès le plus jeune âge dans le cadre notamment du futur service public de la petite enfance, et en étant au côté des familles, en particulier les familles monoparentales, dans les moments de charnières, porteurs de risques de bascule dans la précarité.
- En deuxième lieu, l’amplification de la politique d’accès au travail pour tous. Elle se déploiera dans le cadre du chantier France travail qui doit permettre d’améliorer très significativement l’accompagnement des personnes les plus éloignées de l’emploi, en levant notamment les barrières que constituent l’absence de mode de garde ou de solution de mobilité.
- Ensuite, un axe dédié à la lutte contre la grande exclusion et à la lutte contre le non recours. L’objectif est de ne laisser personne au bord du chemin, ce qui passe en particulier par une politique de lutte résolue contre le non recours, avec la mise en place de la solidarité à la source, comme avec le déploiement de « Territoires zéro non recours ».
- Enfin, une adaptation aux enjeux de notre société, avec l’organisation solidaire de la transition écologique. Il s’agit de faire des transitions - climatique, énergétique, écologique – des leviers de lutte contre la pauvreté, en réduisant les dépenses contraintes en matière d’alimentation et en améliorant l’accès à une alimentation de qualité pour tous, en facilitant l’accès à des solutions de mobilité propre et à des logements correctement isolés, et de manière générale en réconciliant l’action en faveur du pouvoir d’achat et celle en faveur de la préservation de l’environnement.
Une démarche concertée avec les acteurs
Chacune de ces quatre orientations stratégiques font l’objet d’une réunion de concertation dans le cadre de groupes de travail réunissant les associations d’élus, les associations de lutte contre la pauvreté, les opérateurs, les organismes de sécurité sociale et les services de l’État. L’objet de ces réunions est de s’accorder sur les priorités et mesures à prendre, afin d’entrer rapidement dans la phase opérationnelle.
En parallèle, d’autres réunions auront lieu sur des sujets spécifiques : l’adaptation des politiques de lutte contre la pauvreté à certains territoires dont l’outre-mer, la lutte contre la stigmatisation des personnes en situation de pauvreté, la contractualisation et la simplification des associations.
Les conclusions des concertations feront l’objet d’une consolidation avec les parties prenantes avant la signature du Pacte des solidarités, début 2023.