Témoin de la prostitution d'un mineur : comment agir ?

Publié le Mis à jour le 15/04/2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Pour lutter contre la prostitution des mineurs, des solutions existent. 

Comment repérer un mineur en situation de prostitution

Facteurs de vulnérabilité

Plusieurs évènements personnels, familiaux peuvent être à l’origine d’une certaine fragilité chez l’enfant et le rendre plus vulnérable :

  1. Expériences de violences : antécédents de violences sexuelles, physiques, émotionnelles, négligence ;
  2. Environnement familial dysfonctionnel : négligence émotionnelle, témoin de violences familiales, de conflits parentaux, de criminalité, manque de supervision parentale, parent souffrant de troubles mentaux ou toxicomanes, mineur placé ;
  3. Comportements sexuels à risque : précocité du premier rapport sexuel, partenaires sexuels multiples, exposition à la pornographie ;
  4. Mauvaise santé mentale : mauvaise image de soi, dépression, désespoir, solitude, impulsivité, naïveté ;
  5. Conduites à risque : consommation de drogues et d’alcool, fugues ;
  6. Difficultés relationnelles : isolement social, en conflit permanent, difficultés à se protéger de relations toxiques, manque de soutien social.

Signes d'alerte d'une activité prostitutionnelle

En tant que parent ou professionnel de l’enfance, certains signes peuvent alerter sur l’existence d’une situation prostitutionnelle : 

  • Traumatismes physiques : ecchymoses, cicatrices, tatouages, automutilations, ou tout autre signe physique avec parfois tentative de dissimulation ;
  • Addictions : signes d’intoxication (drogues, alcool, médicaments) ;
  • Fugue : rupture familiale, isolement social, déplacements fréquents dans d’autres villes ;
  • Demande de dépistage d’infection sexuellement transmissible (IST), d’une grossesse ou demande d’interruption volontaire de grossesse (IVG) ;
  • Hygiène inhabituelle : douches très fréquentes ou absence de toilette quotidienne ;
  • Rapport au corps inadapté : langage cru, évocation de relations sexuelles dégradantes, utilisation d’une terminologie inadaptée pour son âge ;
  • Usage intensif des moyens de communication : échanges avec des inconnus sur les réseaux sociaux, usage permanent du téléphone ;
  • Changement de comportement : agressivité, colère, irritabilité, impulsivité, hyperactivité, dépression, pleurs fréquents, comportements régressifs, faible estime de soi, tentatives de suicide, comportements autodestructeurs, anxiété, peurs, paniques, phobie, troubles du sommeil ;
  • Possession de sommes d’argent inexpliquées : train de vie onéreux, objets ou cadeaux de provenance incertaine et inexpliquée ;
  • Vêtements de rechange, codes vestimentaires hypersexualisés ou au contraire une présentation de manière négligée ;
  • Difficultés scolaires : déscolarisation, décrochage scolaire, absences inexpliquées, inattention, oublis, incapacité à se concentrer, difficultés d’apprentissage.

Comment signaler une situation où un mineur est en danger ou en situation de prostitution ?

Toute personne témoin ou soupçonnant un mineur en danger ou risquant de l’être doit signaler les faits. Il peut s’agir du parent du mineur, d’un membre de son entourage ou d’un professionnel (assistante sociale, médecin, etc.).

  • Le 119 – Enfance en danger : plateforme d’écoute téléphonique, avec un service dédié à la prostitution des mineurs 

La ligne téléphonique 119 est le numéro d’appel national de l’enfance en danger.  Les appels d’enfants et d’adolescents sont traités prioritairement. Au bout du fil, les écoutants sont des professionnels de la protection de l’enfance, formés pour écouter, accompagner et agir.

Une plateforme dédiée à l’écoute et au suivi des situations de mineurs victimes de prostitution ouverte aux mineurs, parents, proches et professionnels a été mise en place en avril 2023 au sein du 119 et accessible via le même numéro. Deux écoutantes (juriste et psychologues) sont à l'écoute pour aider au repérage et à l’accompagner des parents et de l’entourage, les outiller et les orienter vers des structures présentes sur leur territoire. 

  • Le 119 est un numéro gratuit et joignable 24h/24, 7 jours/7. Les appels sont confidentiels.
  • Par téléphone depuis l’étranger : +33 (0) 1 53 06 38 94.
  • Le tchat est ouvert aux mineurs et aux jeunes majeurs de moins de 21 ans, 7 jours sur 7 : cliquez ici pour y accéder
    Les horaires sont indiqués sur le site : allo119.gouv.fr
  • Un formulaire de recueil des situations en ligne est également disponible ainsi qu’un dispositif d’échanges en langue des signes française : cliquez ici pour y accéder
  • Si vous êtes sourd ou malentendant, vous pouvez retrouver toutes les informations nécessaires sur cette page du site allo119.gouv.fr
  • Les services de première urgence

En cas de danger grave et imminent, il faut impérativement contacter les services de première urgence :

  • les services de police ou de gendarmerie le 17 ou le 112 ;
  • les pompiers le 18 ou le 112 ;
  • le SAMU au 15 ou le 114 par sms pour les personnes sourdes ou malentendantes.
  • Faire un signalement au procureur de la République

En cas de doute sur l’existence d’une situation prostitutionnelle concernant un mineur, il est possible de faire un signalement auprès du procureur de la République. Ce signalement doit préciser les faits et l’identité de la personne concernée. 

Le signalement est obligatoire pour toute autorité constituée, officier public ou fonctionnaire qui acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit dans l’exercice de ses fonctions, conformément à l’article 40 du Code de procédure pénale. 

Trouvez les contacts et les adresses de tribunaux proches de chez vous sur : www.justice.fr

À titre exceptionnel, le juge des enfants peut intervenir, de lui-même, lorsqu’il l’estime nécessaire (se saisir d’office). Plus d’informations sur : www.service-public.fr

  • Les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ou la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP)

Retrouvez tous les contacts par département sur : lannuaire.service-public.fr

Vous pouvez aussi consulter : www.service-public.fr

Ce que dit la loi

La prostitution des personnes mineures (moins de 18 ans) est interdite en France. Tout mineur qui se livre à la prostitution, même occasionnellement, est réputé en danger et relève de la protection du juge des enfants (loi relative à l’autorité parentale du 4 mars 2002). 

Les services départementaux de l'aide sociale à l'enfance (ASE) ont pour mission d’apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique au mineur en situation de prostitution même occasionnelle (article L.221-1 du Code de l’action sociale et des familles tel que modifié par la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants).

La notion de consentement est inadaptée aux situations de prostitution de mineurs. 

Tout mineur en situation de prostitution est victime d’exploitation sexuelle

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