Rapport relatif au parcours de coordination renforcée santé-accueil-éducation des enfants de zéro à six ans

Auteurs : Stéphanie Rist et Marie-Sophie Barthet-Derrien

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 2 minutes

La petite enfance est une période cruciale pour prévenir, repérer, détecter des troubles, pour réduire les inégalités sociales de santé et soutenir des trajectoires plus favorables pour la santé de tous les enfants.

L’ensemble des travaux disponibles relèvent l’intérêt de mettre l’accent sur le suivi préventif des « 1000 premiers jours », période au cours de laquelle l’environnement conditionne la santé et le risque de maladie pour toute la vie, et sur les bilans de santé à trois et quatre ans, les repérages tardifs entraînant des pertes de chance.

Mais la petite enfance est aussi une période où se côtoient un nombre particulièrement élevé d’acteurs, d’où un besoin de coordination renforcé. La réalisation des bilans et examens préventifs mobilise différents intervenants (acteurs de la PMI, de la santé scolaire, professionnels de santé en crèche, professionnels libéraux et hospitaliers) dont l’articulation repose trop souvent sur des initiatives locales sans cadre de contractualisation pérenne, des collaborations de « bonne volonté » et souvent informelles.

Le besoin de coordination est d’autant plus important dans les territoires, notamment ruraux, marqués par des cumuls de fragilités au plan de la démographie médicale. Or, les données disponibles sur le bilan de santé à trois-quatre ans montrent des variations importantes d’un territoire à l’autre s’agissant des examens pratiqués par les PMI, sans correspondance avec le niveau de couverture par les consultations préventives en ville. Le recul des taux de réalisation de l’examen à six ans par la médecine scolaire depuis 2015 est également une tendance préoccupante.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 a permis un premier recentrage des bilans et examens préventifs de l’enfant sur certains âges (examens des deux premières années, bilans à trois, quatre et six ans). Cette reconfiguration de la carte des examens et bilans obligatoires laisse toutefois entière la question d’une meilleure articulation des interventions entre les acteurs.

Nous pensons qu’une meilleure coordination entre les acteurs est décisive pour améliorer la quantité et la qualité globale des interventions. Dans certains territoires, la médecine scolaire et la PMI doivent notamment pouvoir s’adjoindre les compétences complémentaires d’autres intervenants en santé pour le suivi préventif des enfants.

La mise en place d’un parcours de coordination renforcé santé-accueil-éducation, annoncé le 26 mars 2018 par le Premier ministre, constitue une opportunité pour poursuivre et pour soutenir le renforcement de la coordination des différentes interventions.

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