Les jardins collectifs

Jardins familiaux, partagés, ouvriers, maraîchers et pédagogiques

Publié le Mis à jour le 16/02/2024 | Temps de lecture : 5 minutes

Visuel d'un jardin collectif

Qu’est-ce qu’un jardin collectif et un jardin pédagogique ?

Il existe plusieurs formes de jardins collectifs qui peuvent contribuer à l’alimentation des personnes en situation de précarité : 

  • Les jardins familiaux ou jardins ouvriers constituent des terrains divisés en parcelles, affectées par les collectivités territoriales ou par les associations de jardins familiaux à des particuliers y pratiquant le jardinage pour leurs propres besoins et ceux de leur famille, à l'exclusion de tout usage commercial. En outre, dans un but pédagogique ou de formation au jardinage, certaines parcelles de jardins familiaux peuvent être affectées à des personnes morales par convention conclue entre celles-ci et les collectivités territoriales ou les associations de jardins familiaux. 
  • Les jardins partagés, créés ou animés collectivement, sont accessibles au public. Ils ont pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d'activités socioculturelles. 
  • Les jardins maraîchers poursuivent un objectif de production légumière et fruitière plus ou moins intensif. 

À ces formes de jardin s’ajoute le jardin pédagogique. Il propose des activités de jardinage à visée pédagogique (écologie, etc.) et de sensibilisation ou qui favorisent la formation au jardinage.

À quels publics sont destinés les jardins collectifs et pédagogiques et à quels besoins répondent-ils ? 

Les jardins familiaux et les jardins partagés sont ouverts à tout public sans condition de ressources. Néanmoins, dans certains cas, il faut être adhérent de la structure gérante pour y avoir accès. L’accès au jardin s’inscrit alors dans le parcours des personnes et l’accès est permis après une orientation par un organisme prescripteur. 

Concernant les jardins pédagogiques, ils sont généralement ouverts à un public large (enfants, familles, retraités, adultes, jeunes, etc.) mais peuvent parfois être destinés exclusivement aux publics scolaires et aux enfants en bas-âge.

Les associations de jardins collectifs qui mettent à disposition des personnes « des parcelles de terre que leurs exploitants cultivent personnellement, en vue de subvenir aux besoins de leur foyer » (article L. 561-1, Code rural et de la pêche maritime) s’inscrivent dans les objectifs de la lutte contre la précarité alimentaire en valorisant l’autoproduction et l’autoconsommation et en permettant aux personnes d’économiser mais également d’être autonomes et de prendre en main leur consommation. Les jardins collectifs remplissent également une fonction nourricière et offrent aux personnes en situation de précarité un complément de ressources. 

Principes de fonctionnement des dispositifs

Modalités d’accès

  • Les jardins collectifs sont ouverts à tout public sans condition de ressources. 
  • Dans certains cas, il faut être adhérent de la structure gérant les jardins collectifs pour y avoir accès. Dans cette situation, l’accès au jardin s’inscrit généralement dans le parcours des personnes et l’accès est permis après une orientation par un organisme prescripteur. 
  • Les jardins pédagogiques sont généralement ouverts à un public large (enfants, familles, retraités, adultes, jeunes, etc.) mais peuvent parfois être destinés exclusivement aux publics scolaires et aux enfants en bas-âge.

Accueil et accompagnement 

  • Les jardins collectifs et pédagogiques proposent pour la plupart des ateliers de jardinage mais aussi de sensibilisation la nature (ex. cueillette sauvage, reconnaissance végétale…). 

Organisation matérielle

  • Les associations de jardins collectifs mettent à disposition des individus des parcelles de terre que leurs exploitants cultivent personnellement, en vue de subvenir aux besoins de leur foyer. Ces lieux s’inscrivent dans les objectifs poursuivis par la politique de lutte contre la précarité alimentaire en valorisant l’autoproduction et l’autoconsommation et en permettant aux personnes d’économiser mais également d’être autonomes et de prendre en main leur consommation. 
  • Les jardins collectifs ou pédagogiques peuvent s’inscrire dans le cadre de remobilisation de friches urbaines, contribuant notamment à la revitalisation de l’espace urbain.
  • Les jardins peuvent employer des personnes en réinsertion (ex. jardins maraîchers).
  • Les jardins collectifs et pédagogiques constituent des terrains intéressants pour expérimenter des itinéraires techniques de culture issus de l’agriculture alternative : maraîchage sur sol vivant, permaculture.

Des exemples de projets 

Deux exemples d’initiatives portées par des acteurs locaux

Le jardin partagé de Trenelle-citron – Martinique 

Le jardin de Trenelle-Citron est situé dans le quartier populaire du même nom à Fort-de-France en Martinique. Une première partie des parcelles de ce jardin est gérée par les salariés de l’association et des jeunes du quartier en service civique et une deuxième partie est mise à la disposition des habitants du quartier pour qu’ils puissent cultiver des légumes. Le but est de promouvoir les échanges de savoir-faire, l’approvisionnement alimentaire en circuit court et le partage des terres. Le jardinage permet également de tisser du lien social et de valoriser les productions agricoles locales. Les produits du jardin sont proposés à prix réduits aux adhérents de l’association. 

Pour en savoir plus sur le jardin partagé de Trenelle-citron en Martinique

Association les jardins du Cygne – Hauts de France

Dans le cadre des contrats villes, des personnes en précarité sont accueillies dans des jardins partagés. Tous les mercredis, en fonction des saisons, des ateliers leur sont proposés. Il peut s'agir d'atelier couture pour réaliser les sacs de ramassage des légumes, des ateliers cuisine pour savoir comment travailler les légumes, des ateliers sur l'agriculture biologique… De plus, l'association propose quatre événements annuels au cours desquels les personnes fragilisées vendent leurs productions et celles des agriculteurs locaux.
Enfin, un professionnel de l'association travaille avec ces bénéficiaires pour les guider vers les bonnes structures d'aide en fonction de leur profil.

Pour en savoir plus sur les Jardins du Cygne

Un exemple d’initiative internationale 

L’initiative « Incredible Edible » – Angleterre 

Lancée en 2008 à Todmorden par un groupe de citoyen, cette initiative, plus connue en France sous le nom « Incroyables Comestibles », a pour objectif de produire des fruits et légumes gratuits pour tous dans une démarche d’autosuffisance alimentaire. Des groupes de citoyens font pousser dans les endroits disponibles en milieu urbain (jardins en pieds d’immeuble, bacs de jardinage, jardins collectifs, etc.) des arbres fruitiers ou encore des légumes. Leurs productions est en libre-service. Ainsi, les personnes en situation de précarité mais également les habitants du quartier, les bénévoles ou toute personne le souhaitant peuvent les récolter. 

Pour en savoir plus sur l'initiative Incredible Edible