La départementalisation vue d'en bas : figures de la pauvreté et de l'exclusion à Mayotte

Enquête du CNLE

Publié le | Temps de lecture : 2 minutes

Le 31 mars 2011, l’île de Mayotte accédait au statut de département français d’Outre-mer (DOM) qu’elle réclamait depuis plus de cinquante ans. Quel est le visage de la société, de la pauvreté dix ans après ? Nicolas Roinsard, sociologue au laboratoire d’études sociologiques sur la construction et la reproduction sociales (LESCORES) à l’Université Clermont Auvergne, se propose d’analyser une décennie de développement économique à Mayotte, ses retombées sur les modes de vie mahoraises tout en révélant les zones de fractures sociales.

Cet article s’appuie sur une série d’enquêtes ethnographiques menées à Mayotte entre 2013 et 2020. La première partie pose le cadre politique de la départementalisation. Dans un premier temps, l’auteur revient sur les circonstances historiques qui ont conduit Mayotte à réclamer une intégration au sein de la République française. Sont ensuite précisées les grandes lignes de la gouvernance Outre-mer et les effets contrastés qu’elle aura invariablement produits à l’endroit des DOM. Est enfin illustré le cas particulier de Mayotte qui demeure le département le plus pauvre et le plus inégalitaire.

La seconde partie présente les figures contemporaines de la pauvreté et de l’exclusion à Mayotte. Trois groupes sociaux se dégagent plus particulièrement : les femmes non ou faiblement qualifiées, les étrangers et les jeunes déscolarisés.