Déployer le plan de formation des professionnels de la petite enfance

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L’accueil formel des jeunes enfants, par les assistants maternels, dans les crèches ou en garde à domicile, constitue un levier efficace de réduction des inégalités liées à l’origine sociale parce qu’il favorise le développement et l’éveil de l’enfant. C’est pourquoi la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté porte l’ambition d’un renforcement de la qualité des modes d’accueil, notamment par un plan de formation continue à destination des 600 000 professionnels de la petite enfance.

En vidéo

Reportage à la crèche Farandole de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), où Anne-Laure Rouxel, danseuse chorégraphe, intervient auprès des enfants et du personnel de l’établissement. Il s’agit d’inviter le professionnel à « inventer à sa façon des temps de créativité, de danse, où il va jouer avec l’enfant ».

 

Reportage à Saint-Claude (Jura), où l’animatrice Cindy Dolbet sensibilise les enfants à l’environnement et au développement durable, grâce à des ateliers portant sur les « petites bêtes ». Les professionnels sont systématiquement impliqués pour pouvoir monter en compétence et proposer des actions du même type tout au long de l’année.

Reportage à Issou (Yvelines), où des professionnels de la petite enfance ont pu échanger autour de repères pour sensibiliser les parents aux bonnes pratiques face au numérique et aux écrans.

De quoi s'agit-il ?

Annoncée par le président de la République en 2018, la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté prévoit parmi ses objectifs l’amélioration de la qualité de tous les modes d’accueil, en articulation avec l’instauration de l’instruction obligatoire dès trois ans. Stimuler le développement langagier des enfants de trois à 36 mois est un exemple de levier d’égalité des chances en matière de réussite scolaire. Le plan de formation permettra aussi de valoriser les compétences de professionnels qui ont parfois du mal à accéder à la formation professionnelle continue.

Pourquoi cette mesure ?

À l’entrée comme à la sortie du collège, un élève sur cinq soit, 150 000 enfants, ne maîtrise pas la lecture, ce qui signifie que les écarts créés antérieurement ne sont plus rattrapés après l’école élémentaire. Par ailleurs, les études internationales ont montré que les écarts sont le plus souvent créés dès la petite enfance : à l’entrée en CP, il y a un écart de 1 000 mots maîtrisés entre les enfants selon leur origine sociale. Il existe aujourd’hui 600 000 professionnels de la petite enfance d’horizons très divers et sans vision partagée du développement de l’enfant.

Ces métiers sont trop souvent perçus comme peu attractifs avec une faible évolution de carrière et un manque de professionnalisation. C’est pourquoi l’État a décidé la mise en place de formations communes à l’ensemble des professionnels de la petite enfance pour les former aux enjeux sociaux de l’accueil formel des jeunes enfants et les aider à progresser dans l’accompagnement de l’ensemble des besoins des jeunes enfants, d’ordre affectif ou social, culturel, artistique, cognitif et sensoriel.

Au total, ce sont plus de 600 0000 professionnels de la petite enfance et du soutien à la parentalité qui seront formés d’ici 2022 dans une logique de continuum éducatif, en lien avec les Assises de la maternelle et l’entrée en vigueur de l’instruction obligatoire à trois ans.

Où en est-on ? Comment procède-t-on ?

Le plan de formation cible tous les acteurs de la petite enfance, en particulier ceux accueillant des enfants de moins de trois ans issus de familles vulnérables. Il se déploie d’une part via des conventions signées avec les opérateurs de compétences (OPCO) et les branches concernées dans lesquelles l’État s’est engagé à hauteur de 26,7 millions d'euros pour la période 2020-2022, et d’autre part par des appels à projets régionaux. À ce jour, 40 000 formations ont été financées grâce à ces actions, dont une part importante d’assistantes maternelles et de gardes à domicile formés ou en cours de formation, correspondant à 47 % des formations au niveau national.

Il a été construit autour de sept thématiques issues de la charte nationale de la qualité d’accueil établie en 2016 : le langage, l’alimentation et la nature, l’art et la culture, l’accueil occasionnel, la prévention des stéréotypes, l’accueil des parents, le numérique. Il comprend un volet national et un volet territorial.

Cette mesure s’élève à 37 millions d’euros pour les années 2020-2022

Le volet national

Des conventions ont été mises en place avec les OPCO pour créer des parcours de formation spécifiques et en diminuer le coût pour les professionnels (assistants maternels, salariés des crèches associatives, privées, etc.). Une partenariat a par ailleurs été noué avec le centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) pour identifier les parcours correspondants au référentiel et compléter l’offre d’ici la fin du 1er semestre 2021. Enfin, un outil numérique sera développé pour rendre l’offre plus visible et en faciliter l’accès.

Le volet territorial

Doté d’un budget de trois millions d'euros, le volet territorial du plan est piloté par les Commissaires à la lutte contre la pauvreté. Un premier appel à projet a été lancé au 4ème trimestre 2020. Les communes, associations, centres de formation etc. sont éligibles à cet appel à projets pour monter des partenariats spécifiques. Ex. ateliers artistiques dans les établissements d'accueil du jeune enfant (EAJE) en Centre-Val de Loire ; formation de 130 agents à l’inter-culturalité par Ville de Tourcoing. Un nouvel appel à projet sera lancé au 2ème semestre 2021.

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