Découvrez les visages de la protection de l’enfance
Portraits de professionnels
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À l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant le 20 novembre, le Gouvernement souhaite valoriser les métiers de la protection de l’enfance par une série de portraits. Découvrez ces professionnels qui œuvrent chaque jour au contact des enfants dans le cadre de la protection de l’enfance
Le service de l'aide sociale à l'enfance (ASE) est un service du département chargé notamment des missions suivantes (art. L.221-1 du CASF) :
- apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique aux mineurs en danger et à leur famille, ainsi qu'aux jeunes majeurs de moins de 21 ans confrontés à des difficultés familiales, sociales et éducatives susceptibles de compromettre gravement leur équilibre ;
- pourvoir à l'ensemble des besoins des mineurs confiés au service (notamment sur décision judiciaire) ;
- mener des actions de prévention (en lien avec la Protection maternelle et infantile – PMI) ;
- organiser le recueil et la transmission des informations préoccupantes relatives aux mineurs en danger ou en risque de danger ;
- définir et mettre en œuvre le projet pour l’enfant (PPE) visant à accompagner l’enfant tout au long de son parcours au titre de la protection de l’enfance et à garantir la cohérence des actions conduites auprès de l’enfant, de sa famille et de son environnement.
Des professionnels engagés au quotidien pour la protection de l'enfance
Le service de l’aide sociale à l’enfance s’appuie sur un ensemble de professionnels impliqués : éducateurs, assistants familiaux, magistrats, psychologues, pédiatres, médecins référents en protection de l’enfance, assistants sociaux… Environ 130 000 professionnels s’engagent quotidiennement pour protéger les enfants dans le besoin.
Découvrez le premier portrait de cette série de témoignages : Baptiste, éducateur spécialisé pour la Fondation Les Nids en Seine-Maritime (76)
« On ne se retrouve pas éducateur d’internat si on n’aime pas ce qu’on fait, ou en tout cas, on ne reste pas longtemps. Mon rôle d’éducateur spécialisé, c’est d’accompagner, d’accueillir et de soutenir les adolescents placés. Le but c’est qu’ils grandissent dans les meilleures conditions possibles, malgré le fait qu’ils aient vécu, subi, de la maltraitance ou des carences éducatives.
Il y a de la complexité dans ce qu’on fait. Il faut savoir attraper au bon moment ce que le jeune est en train de nous dire. Ça peut être dans la voiture où il nous envoie, des fois, une détresse à ce moment-là, ou un texto qui arrive de la maman et d’un coup, ils ne sont pas bien, ou du papa. C’est rarement nous qui décidons, en tout cas, quand ils viennent se confier.
Il y a un rythme qui est mis en place : le retour des cours, les douches, le repas… On va faire des projets personnalisés avec eux mais ce n’est pas là où sortent les grandes choses. Au final, elles sont sorties bien avant ou bien après. Leur temps ce n’est pas le nôtre.
Il y a une grosse charge mentale, on prend leur souffrance. Il peut y avoir de la violence physique mais on s’arme à entendre tout ça. On a besoin de réunions, d’analyse des pratiques, où on peut enfin évacuer. On se forme. Enfin, moi je lis beaucoup de choses qui sont sur la communication non violente, sur les analyses systémiques, et ce sont des choses qui m’aident aussi à relativiser ce que parfois, je vis.
Tout a un sens dans ce qu’on fait. Quand j’explique que je fais de la console avec un gamin à l’extérieur, c’est : “Ouais, au final, t’es payé à jouer !” Mais non, je suis payé à lui apprendre ce qu’est la frustration, ce que c’est de perdre, de revenir, de ne pas s’énerver… Je les aide à devenir des adultes qui peuvent vivre clairement dans la société, même s’ils ont été exclus, je pense, à un moment donné, ou ils sont exclus par certaines personnes.
C’est aussi notre combat quotidien de dire : “ce n’est pas parce qu’ils sont placés que ce sont des enfants à problème.” C’est un placement judiciaire ordonné par un juge des enfants. C’est eux qui ont subi certaines choses, des carences, des maltraitances. La résilience qu’ils peuvent montrer, elle force le courage je trouve, de comment se remettre de pas mal de choses. Les gens ne comprennent pas forcément ce qu’on fait. On s’occupe d’enfants qui, pour eux, ne sont pas très importants, en tout cas. Ce métier donne foi en beaucoup de choses. Il apporte énormément de choses. De les voir heureux, de les voir grandir, de les voir avoir une situation derrière, c’est ultra important. C’est pour ça qu’on est là.
S’occuper de ces jeunes, c’est une nécessité pour préparer leur avenir, mais aussi préparer l’avenir de la société dans laquelle on vit. »
À l’écran : « Ils sont mon quotidien. Ils sont notre avenir. »
Logo du ministère des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes
De nouveaux portraits à découvrir prochainement.
La protection de l’enfance
Le Code de l’action sociale et des familles définit la protection de l’enfance comme une politique publique visant à « garantir la prise en compte des besoins fondamentaux de l’enfant, à soutenir son développement physique, affectif, intellectuel et social et à préserver sa santé, sa sécurité, sa moralité et son éducation dans le respect de ses droits. Elle comprend des actions de prévention en faveur de l'enfant et de ses parents, l'organisation du repérage et du traitement des situations de danger ou de risque de danger pour l'enfant ainsi que les décisions administratives et judiciaires prises pour sa protection. La protection de l’enfance couvre également le champ des majeurs de moins de vingt-et-un ans connaissant des difficultés susceptibles de compromettre gravement leur équilibre. »