Accompagner les familles monoparentales

Publié le | Temps de lecture : 8 minutes

Visuel des deux familles monoparentales

Une famille sur quatre est une famille monoparentale (d'après l'Insee), c’est-à-dire constituée d’un parent isolé qui assume la charge d’au moins un enfant.

Les familles monoparentales sont confrontées à des difficultés spécifiques pour concilier vie privée et vie professionnelle. Elles sont plus exposées au risque de pauvreté que les autres familles. La monoparentalité est aussi un enjeu d'égalité femmes-hommes puisque 85 % des familles monoparentales ont une femme à leur tête. Afin de pallier ces difficultés, plusieurs dispositifs d’accompagnement existent.

Le service public d'intermédiation du versement des pensions alimentaires

L'intermédiation financière est un service public gratuit géré par l’Agence de recouvrement et d’intermédiation financière des pensions alimentaires (ARIPA), adossée à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). Ce service public a pour objectif de sécuriser le versement de la pension alimentaire entre les parents séparés, quel que soit l'âge de leur enfant. L’intermédiation financière a également pour but d’apaiser les tensions liées aux questions financières entre parents séparés, afin qu’ils puissent se concentrer sur l’éducation et le développement de leurs enfants.

Concrètement, il s’agit de garantir à toutes les familles monoparentales, dont 700 000 vivaient en 2022 sous le seuil de pauvreté soit un million d’enfants pauvres, le versement effectif de la pension alimentaire chaque mois et de limiter ainsi les retards de paiement et / ou les impayés. Le principe du dispositif d’intermédiation financière est le suivant : le parent débiteur d’une pension alimentaire verse mensuellement le montant de la pension à l'ARIPA, qui se charge ensuite de la reverser au parent créancier.

Tout manquement du parent débiteur à ses obligations entraîne, dès le premier impayé, le recouvrement de la pension par l’ARIPA et le déclenchement du versement de l’allocation de soutien familial (ASF) lorsque le parent créancier de la pension alimentaire est un parent isolé et en a fait la demande.

Dans l’objectif de renforcer le dispositif, la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2022 a systématisé l’intervention de l’ARIPA pour toutes les pensions alimentaires nouvellement fixées. 

Depuis le 1er mars 2022, l’intermédiation de la pension est ainsi mise en place pour tous les parents qui divorcent devant la justice, sauf refus conjoint des deux parents.

Enfin, depuis le 1er janvier 2023, la systématisation a été étendue à tous les autres types de décisions de justice comportant la fixation d’une pension alimentaire, ainsi qu'aux séparations extra-judiciaires ayant donné lieu à un titre exécutoire, notamment les divorces par consentement mutuel. Cette nouvelle étape achève la systématisation de l’intermédiation, afin que celle-ci puisse pleinement jouer son rôle de prévention des impayés.

Le site internet de l'ARIPA propose une offre de services complète et gratuite :

  • une information complète pour engager des démarches de recouvrement des impayés de pensions alimentaires et bénéficier de l’aide au recouvrement des impayés par l’ARIPA ;
  • un outil d’estimation du montant minimal de la pension alimentaire dans le cadre d’un accord amiable ;
  • des informations sur l’allocation de soutien familial (ASF) et la demande de versement de cette prestation ;
  • des informations sur l’intermédiation financière des pensions alimentaires et la demande de mise en place de ce service pour les parents souhaitant saisir eux-mêmes l’ARIPA sans passer par un professionnel de justice ;
  • des informations sur les droits et démarches en cas de séparation, notamment sur les dispositifs de soutien à la parentalité (médiation familiale, espaces de rencontre, etc.).

Il est également possible de contacter l’Agence de recouvrement via une plateforme téléphonique spécialisée, à partir d’un numéro unique national (0 821 22 22 22).

L'allocation de soutien familial (ASF)

L’allocation de soutien familial (ASF) est une aide spécifiquement dédiée aux situations de monoparentalité. Elle est versée sans conditions de ressources aux parents qui élèvent seuls leur(s) enfant(s) 

C'est une prestation familiale versée pour contribuer à élever un enfant privé de l’aide financière de l’un ou de ses deux parents ou pour compléter une pension alimentaire fixée et payée intégralement, mais dont le montant est faible. Le montant actuel de l'ASF a été révisé au 1er avril 2025. Il sera applicable jusqu'au 31 mars 2026 et s’élève à 199,19 € par mois et par enfant.

Sur demande du parent créancier (celui auquel la pension alimentaire est due), l’ASF peut également être versée à titre d’avance sur les pensions alimentaires impayées par l’autre parent. La CAF ou la MSA engage alors une procédure de recouvrement de la pension alimentaire impayée auprès de l’autre parent pour récupérer les avances de pension alimentaire versée à l’allocataire et lui versera le solde s’il y a lieu.

Le montant de l’ASF s’élève désormais à 195,85 euros par enfant et par mois

Pour connaître les conditions et les démarches pour percevoir l'ASF.

L'Aide à la garde d'enfants

Le complément de libre choix du mode de garde (CMG) contribue au financement de la garde d’un enfant de moins de six ans par un assistant maternel ou par une garde d’enfant à domicile, ou en cas de recours à un prestataire de garde d’enfants à domicile, à certaines micro-crèches ou certaines crèches familiales. Le CMG est modulé selon le nombre d’enfants à charge et selon les ressources du foyer. Pour les parents isolés, le plafond de ressources pour le bénéfice du CMG est majoré de 40 % et les montants plafond de cette prestation sont majorés de 30 %.

Au-delà de six ans, les dispositifs publics d’aide à la garde d’enfants sont limités, alors même que les enjeux de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle restent importants, surtout pour les familles monoparentales qui ne peuvent pas obtenir le relai d’un autre parent. C’est pour répondre à ce besoin que le complément de libre-choix du mode de garde (CMG) sera étendu jusqu’aux 12 ans de l’enfant à compter du 1er septembre 2025 pour les familles monoparentales afin de faciliter leur accès à un mode de garde formel pour leurs enfants plus âgés.

Enfin, à partir de 1er décembre 2025, chacun des parents pourra bénéficier du CMG « emploi direct » pour son ou ses enfants en garde alternée.

Les offres de service séparation par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF)

L’élaboration du parcours usager autour de la séparation a été priorisée au regard de l’évolution des formes familiales (augmentation des séparations et des divorces), des besoins des familles en situation de séparation (soutien financier, maintien du lien parent-enfant, prévention de l’isolement, accompagnement des situations de violences conjugales, etc.) et des nouvelles offres de service de la branche (intermédiation financière, offre de travail social « parents seuls »).

Dans ce cadre, l’objectif du « parcours séparation » est de faciliter toutes les démarches de l’usager, d’accélérer l’accès à ses droits en lui facilitant la complétude de son dossier, de l’informer sur les ressources à sa disposition près de chez lui et de l’orienter le cas échéant vers d’autres services en fonction de sa situation.

Le parcours « séparation » a pour objectif de faciliter l’accès des familles à l’ensemble des offres de services qui constituent le socle commun d’intervention minimum devant être déployé sur chaque territoire, en fonction de leur situation :

  • le versement de prestations financières auprès des allocataires ;
  • l’appui au versement et au recouvrement des pensions alimentaires ;
  • l’information, l’accompagnement et l’orientation des parents.

Les crèches à vocation d'insertion professionnelle

Afin de soutenir activement les parents engagés dans une recherche d’emploi et de lever les freins d’accès au marché du travail, les crèches à vocation d’insertion professionnelle (AVIP) proposent aux parents de jeunes enfants (0 - 3 ans) demandeurs d’emploi et en reprise d’emploi des places d’accueil qui leur sont réservées.

Pour les familles monoparentales (le plus souvent les mères isolées élevant seules leurs enfants), la conciliation entre vie familiales et recherche d’emploi est rendue plus difficile, les exposant davantage au risque d’isolement et de précarité. L’accueil de leur enfant en crèche AVIP représente, pour elles, une opportunité de sortir de l’isolement et de consacrer du temps à leur recherche d’emploi ou de formation, afin de pouvoir se (re)insérer durablement sur le marché du travail et sortir de la précarité par l’emploi.

Le répit parental

Le parrainage 

Les familles monoparentales sont particulièrement concernées par les bénéfices du parrainage. Il leur permet des temps de repos qui favorisent leur bien-être mais aussi l’installation d’un lien social avec le parrain ou la marraine et les professionnels des associations qui accompagnent la relation de parrainage.

Les aides aux vacances

De nombreuses aides vacances CAF existent pour aider les familles modestes à financer leurs vacances. Lune des plus connues est laide aux vacances familiales (AVF), qui prend la forme de bons vacances utilisables dans des centres agréés. Un autre dispositif est laide au temps libre CAF, qui soutient les familles pour les loisirs de leurs enfants, notamment pour les colonies de vacances et les séjours encadrés.

En savoir plus sur le site de Vacaf public.

La mission gouvernementale dédiée aux familles monoparentales

La députée Fanta Berete et le sénateur Xavier Iacovelli ont, au terme d’une mission gouvernementale, remis un rapport le 30 septembre dernier qui dresse un état des lieux de la monoparentalité et formule 42 recommandations parmi lesquelles :

  • la priorité accordée à la garde alternée en cas de séparation (sauf situations de danger pour l’enfant), la transformation des « droits » en « devoirs » de visite et d’hébergement, la fixation d’un barème pour la CEEE ;
  • la création d’un statut de familles monoparentales et de droits associés ;
  • la prise en compte de la monoparentalité dans les négociations professionnelles et dans le secteur public pour l’adaptation de l’organisation du travail ;
  • des adaptations des aides aux familles monoparentales (barème, indexation sur l’inflation, simplification des démarches …) ;
  • la prise en compte des familles monoparentales dans l’accès au logement social ou encore la promotion de types d’habitat adaptés (« coliving »).

Les propositions de ce rapport vont permettre au Gouvernement de construire une politique ambitieuse afin d’accompagner ces familles fragilisées et d’améliorer l’offre existante.

Liens utiles

Partager cet article

Paramètres d'affichage

Choisissez un thème pour personnaliser l'apparence du site.