17 octobre : Journée mondiale du refus de la misère

Publié le | Temps de lecture : 4 minutes

Illustration de la Journée mondiale du refus de la misère

En France, en 2022, 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont 2 millions sont en situation de grande pauvreté. Face à cette réalité, la Journée mondiale du refus de la misère joue un rôle crucial en sensibilisant l’ensemble de la population à la lutte contre la pauvreté. L’État poursuit son engagement en faveur des plus démunis avec notamment le lancement en 2023 du Pacte des solidarités.

Selon l’Insee, la grande pauvreté se définit par un cumul de très faibles revenus (moins de 930 € par mois) et de privations matérielles et sociales sévères. La majeure partie des personnes en grande pauvreté sont sans domicile stable, habitent en bidonville ou en squat. 

La Journée mondiale du refus de la misère vise à faire entendre la parole des personnes en situation d’exclusion et de pauvreté au grand public. Elle a pour but de mobiliser les citoyens et les responsables politiques dans la lutte contre l’exclusion

Le Pacte des solidarités : un programme engagé dans la lutte contre la pauvreté

Le Gouvernement a mis en place le Pacte des solidarités (2023-2027), construit en concertation avec les acteurs de la lutte contre la pauvreté. Il s’articule autour de 4 axes principaux : 

  • prévenir la pauvreté et lutter contre les inégalités dès l’enfance 
  • amplifier la politique d’accès à l’emploi pour tous ;
  • lutter contre la grande exclusion grâce à l’accès aux droits ;
  • construire une transition écologique solidaire. 
Logo du Pacte des solidarités

Accompagner les personnes sans domicile stable 

L’une des mesures phares du Pacte est le Plan d’urgence pour tous les enfants sans domicile. Il a pour objectif de sortir 80 000 enfants de la pauvreté. Il prévoit :

  • le renforcement du programme de scolarisation par le recrutement de 80 nouveaux médiateurs scolaires pour accompagner les enfants en bidonvilles et en squats et les enfants issus de familles itinérantes les plus éloignés de l’école ;
  • le développement des « plateformes d’accompagnement social à l’hôtel » (PASH) par le recrutement supplémentaire d’une quarantaine de chargés de mission de coordination pour développer des partenariats autour du parcours des enfants hébergés. De plus, 80 intervenants sociaux sont en cours de recrutement ;
  • l’amélioration de la santé des enfants sans domicile par l’installation de sages-femmes et pédiatres dans des permanences d’accès aux soins de santé (PASS) ;
  • l’expérimentation Lits Haltes Soins Santé (LHSS) périnatalité vient répondre aux besoins des femmes venant d’accoucher en accompagnant leurs nouveau-nés et leurs enfants mineurs ayant un état de santé incompatible avec la vie à la rue. Cette expérimentation a permis de créer 48 lits dans quatre départements qui seront pérennisés en 2025. L’expérimentation se poursuit dans d’autres départements en 2025. 

Dans le cadre du Pacte des solidarités, un soutien est accordé au développement de dispositifs visant à soigner les personnes à la rue en pérennisant le déploiement des équipes mobiles sur l’ensemble du territoire et en particulier dans les territoires non couverts. Elles offrent des soins, généralistes ou spécialisés (notamment en santé mentale ou en addictologie), en « aller vers » les personnes à la rue. 

Le Pacte des solidarités comprend également un plan 100 % accès aux droits. Il repose sur quatre actions structurantes 

  • le renforcement des services de domiciliation ;
  • le développement des Maisons France services itinérantes ;
  • le développement des centres sociaux ;
  • l’expérimentation Territoires zéro non-recours (TZNR).

Par ailleurs, la DIHAL mène depuis 2021 un programme expérimental d’hébergement pour les personnes en grande marginalité en mettant en place des lieux alternatifs pour des mises à l’abri en assouplissant les règles d’accueil (animal, alcool). Ce programme a été soutenu à ses débuts par la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Au travers de 38 projets retenus, 860 places sont ouvertes. Elles ont permis d’accueillir plus de 1 700 personnes. 

Crédit photo : Atherbea

En savoir plus sur la Journée mondiale du refus de la misère

La première Journée mondiale de refus de la misère s’est tenue le 17 octobre 1987 à l’initiative du père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde. L’appel a ressemblé des milliers de personnes au Parvis des droits de l’Homme et des libertés pour l’inauguration d’une dalle en l’honneur des victimes de la misère. La dalle proclame notamment que « Là où des Hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » 

En 1992, les Nations unies ont officiellement reconnu le 17 octobre comme une journée internationale. En 2008, le Comité international 17 octobre a été créé. Il veille au respect de l’esprit de la Journée et en lien avec le Forum du refus de la misère, il est un interlocuteur privilégié pour celles et ceux qui veulent célébrer le 17 octobre.