Écrans : des risques pour la santé physique et mentale des enfants, un accompagnement nécessaire

Publié le Mis à jour le 25/08/2025 | Temps de lecture : 6 minutes

L’interdiction de l’exposition aux écrans des enfants de 0 à 3 ans dans les lieux d’accueil du jeune enfant, décidée par la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles (arrêté du 2 juillet 2025) est l’occasion de revenir sur les enjeux de la prévention des risques d’exposition aux écrans pour les enfants et sur les réponses mises en œuvre ou soutenues par les pouvoirs publics dans ce domaine.

L’usage des écrans s’est imposé dans nos vies quotidiennes, y compris dès le plus jeune âge. Cependant, une exposition prolongée aux écrans, surtout chez les enfants et les adolescents, peut avoir des répercussions importantes sur leur santé physique, mais également sur leur santé mentale et leur vie sociale. Des dispositifs et outils, soutenus par l’État, existent pour accompagner les parents.

Les effets de la surexposition : un enjeu de santé publique

Le rapport Enfants et écrans. À la recherche du temps perdu, remis en avril 2024 à la demande du Président de la République, révèle les nombreux effets néfastes de la surexposition numérique. Selon les données de Santé publique France, les enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans consacrent en moyenne plus de quatre heures par jour aux écrans.

Les  conséquences physiques éventuelles, directes ou indirectes, de cet usage excessif incluent une détérioration de la qualité et de la durée du sommeil, une réduction de l’activité physique, une prise de poids accrue ainsi que d’éventuels troubles de la vue tels que la myopie. Chez les tout-petits, l’exposition aux écrans altère les moments d’échange avec les adultes. Ces interactions parents-enfants sont notamment essentielles pour le développement et la santé de l’enfant. Les interférences provoquées par les écrans, aussi appelée technoférences, pourraient nuire au développement des capacités linguistiques, de l’attention, ainsi qu’aux compétences émotionnelles et sociales des enfants.

Les impacts psychologiques sont tout aussi préoccupants. L’exposition prolongée à des contenus inappropriés – violents, haineux ou à caractère pornographique – ainsi que la captation continue de l’attention peuvent altérer l’estime de soi, provoquer du stress, aggraver les troubles anxieux ou dépressifs, et favoriser les troubles du comportement chez les jeunes.

Des conseils sur l’usage des écrans adaptés à chaque âge 

Afin de soutenir les parents dans l’encadrement de l’usage des écrans, les autorités publiques ont mis en place des repères d’âge clairs et évolutifs. Depuis janvier 2025, ces recommandations sont intégrées au carnet de santé remis à chaque naissance :

  • Avant 3 ans : l’exposition aux écrans est proscrite, y compris en bruit de fond. À cet âge, l’enfant doit développer son attention principalement à travers des interactions directes avec son environnement et les adultes qui l’entourent et prennent soin de lui.
  • Entre 3 et 6 ans : l’utilisation des écrans doit rester exceptionnelle, strictement limitée à des contenus éducatifs de qualité, toujours sous la supervision d’un adulte et dans un cadre structuré. Il est primordial de favoriser le jeu libre, les interactions humaines et la stimulation des cinq sens. 

Le rapport Enfants et écrans préconise par ailleurs un accompagnement progressif dans la prise en main des outils numériques après 6 ans :

  • De 6 à 11 ans : les enfants peuvent commencer à utiliser les appareils numériques, mais toujours avec un suivi parental renforcé. Il est conseillé aux parents d’établir des règles claires, de contrôler le temps passé devant les écrans, de veiller aux contenus visionnés et d’encourager des pauses régulières.
  • À partir de 11 ans : les enfants pourraient être dotés d’un téléphone sans accès à internet, afin de les aider dans l’exercice de l’autonomie sans les exposer à des contenus inappropriés.
  • Avant 13 ans : il est fortement déconseillé de donner un smartphone connecté à Internet à un enfant. Celui-ci n’a pas encore la maturité nécessaire ni les outils pour gérer les risques liés à une utilisation non encadrée d’Internet.
  • Avant 15 ans : les enfants ne devraient pas avoir accès aux réseaux sociaux. C’est pourquoi des réflexions sont en cours au niveau européen pour permettre le contrôle d’une majorité numérique autour de l’âge de 15 ans.

Écrans au quotidien : les bonnes pratiques

  • Respecter les âges autorisant le visionnage de films ou l’utilisation de jeux vidéo.
  • Utiliser l’écran pour un objectif précis et avec un temps donné.
  • Éviter les écrans en mangeant.
  • Éviter les écrans le soir au moins 1 h avant l’endormissement.
  • Éviter les écrans dans la chambre des enfants.
  • Éviter les écrans 3D pour les enfants âgés de moins de 5 ans.
  • Échanger avec les enfants quant à leur usage des écrans et s’informer auprès d’eux sur les contenus qu’ils consomment.
  • Instaurer des moments d’usages partagés des écrans entre parents et enfants pour créer de l’interaction et du dialogue.
  • Consacrer du temps aux activités familiales et collectives (sportives, culturelles, etc.).
  • Éviter d’être soi-même surexposé aux écrans en présence des enfants pour montrer l’exemple et être disponible. 

Des dispositifs pour accompagner les parents

La plateforme jeprotegemonenfant.gouv.fr dédiée aux familles constitue une ressource fiable pour accompagner les parents face aux usages des écrans chez les enfants. Elle permet de s’informer, de poser des questions et d’accéder à des repères éducatifs adaptés à chaque tranche d’âge. Grâce à des fiches pratiques, des conseils personnalisés et des outils concrets, ce site aide les parents à mieux encadrer l’utilisation du numérique à la maison, tout en favorisant un équilibre entre écrans et vie familiale. 

Le site 1000 premiers jours rappelle l’importance des échanges humains pour le développement du jeune enfant.  

Le label national « P@rents, parlons numérique », porté par l’Union nationale des associations familiales (UNAF), permet d’identifier des projets portés par des associations ou des collectivités, pour accompagner concrètement les familles.

Le 3018 est une ligne d’écoute gratuite et confidentielle, accessible tous les jours de 9h00 à 23h00. Il existe également une version application. Elle répond aux situations d’urgence ou de mal-être numérique (cyberharcèlement, manipulation, exposition à des contenus choquants, etc.). 

Un programme de certification des compétences numériques a été généralisé à toutes les classes de 6e depuis 2024. Il inclut une sensibilisation dès le CM1 et la remise d’un « passeport internet » pour mieux comprendre les outils numériques et leurs risques.

Le développement des compétences psychosociales et interpersonnelles permet aux enfants et adolescents de mieux gérer leurs émotions, de résister à la pression sociale en ligne, et de faire preuve d’esprit critique face aux contenus numériques. Pour aider son enfant à développer ses compétences psychosociales :

Autres ressources mises à la disposition des parents

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