Campagne de lutte contre les violences faites aux enfants
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Alors que 58 % des Français estiment que parler des violences faites aux enfants est encore tabou, le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles lancera une nouvelle campagne de lutte contre les violences faites aux enfants du 17 septembre au 26 octobre 2025. Cette campagne vise à faire connaître le 119, numéro national d’appel et site web de l’enfance en danger, pour inciter les adultes à agir en cas de doute ou de suspicion de violence.
Chiffres-clés
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1 enfant décède tous les 5 jours
dans le cadre familial.
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37 217 sollicitations
(appels, tchat, formulaires) ont été traités par les équipes du 119, numéro d’urgence dédié à l’enfance en danger, en 2023.
Source : Rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) 2019 ; Rapport d’activité du GIP France enfance protégée, Service national d‘accueil téléphonique de l‘enfance en danger 2023).
Perceptions et signalements des violences faites aux enfants par les Français
Une enquête de 2025, diligentée par le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et réalisée par l’institut Toluna Harris, a permis d’obtenir des données récentes sur la perception, la connaissance et les comportements des Français face aux violences faites aux enfants.
Il en ressort un constat inquiétant : ces violences restent un tabou dans la société comme dans la sphère privée. Ce silence est une conséquence d’un manque de repères : 74 % des personnes interrogées déclarent avoir du mal à identifier les situations de violences faites aux enfants. Les Français se sentent mal informés sur ces violences, aussi bien sur l’ampleur du phénomène que la diversité des formes de violences.
Par ailleurs, le signalement des violences reste une démarche minoritaire, malgré des intentions affichées. Lorsqu’ils ont été confrontés à un cas de violence envers un enfant, seuls 33 % des témoins font appel à la police, et 18 % à un numéro d’urgence. Cette réalité traduit une difficulté persistante à agir, y compris face à des signes préoccupants.
Violences faites aux enfants : de quoi s’agit-il exactement ?
Pour mieux prévenir les violences faites aux enfants, il est essentiel de les nommer, d’apprendre à repérer les signes d’alerte, parfois discrets, et de signaler toute situation qui semble préoccupante.
Les enfants de tout milieu et de tout âge peuvent être victimes de maltraitances. Ces violences infligées aux enfants peuvent être :
- physiques ;
- sexuelles ;
- psychologiques ;
- liées à des négligences graves comme l’absence de soins, de nourriture ou de sécurité affective.
Elles peuvent être exercées par des personnes en position d’autorité, souvent au sein même de la famille, mais aussi par d’autres enfants ou adultes. Elles peuvent se produire dans tous les lieux de vie de l’enfant : à la maison, à l’école, dans un club de sport, un établissement de soins ou de prise en charge du handicap, ou dans tout autre lieu public.
Trop souvent banalisées ou passées sous silence, les violences subies pendant l’enfance ou l’adolescence compromettent gravement la santé, la sécurité ou le développement de l’enfant. Elles ont des conséquences profondes, durables, parfois irréversibles et dramatiques. Elles altèrent la santé mentale et physique, perturbent la scolarité et les relations affectives. Elles peuvent également avoir un impact sur l’insertion sociale ou professionnelle à long terme.
Pour en savoir plus sur les types de violences.
Détecter et repérer les signes d’alerte des enfants ou adolescents en danger
Les violences faites aux enfants ne laissent pas toujours des marques visibles. Elles se manifestent souvent à travers des signes physiques, émotionnels ou comportementaux, qu’il est essentiel de savoir repérer, d’autant plus qu’ils varient selon l’âge de l’enfant.
- Changements brusques du comportement (agitation, opposition, repli sur soi, désintérêt pour le jeu).
- Troubles du sommeil ou des conduites alimentaires.
- Régressions soudaines (dans la propreté, le langage ou la motricité).
- Douleurs physiques récurrentes (maux de ventre, maux de tête, malaises).
- Difficultés scolaires.
- Troubles des conduites alimentaires et de l’humeur (irritabilité, tristesse, colère).
- Comportements en opposition, en retrait, fugues, anxiété.
- Troubles de l’attention.
- Douleurs physiques récurrentes (maux de ventre, maux de tête, malaises).
- Décrochage scolaire.
- Troubles relationnels marqués (agressivité, isolement, provocation).
- Conduites à risque (automutilations, addictions, délinquance).
- Troubles anxieux, dépressifs ou des conduites alimentaires (anorexie, boulimie…).
- Douleurs physiques récurrentes (maux de ventre, maux de tête, malaises).
Si vous pensez qu'un enfant est en danger, contactez le 119
Par peur de mal faire, par tabou ou par crainte des conséquences, les maltraitances faites aux enfants sont insuffisamment signalées, y compris par l’entourage proche ou les professionnels de proximité.
Le 119 est le numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être. Ce service est gratuit, confidentiel, et joignable 24h/24, 7 jours sur 7. Le numéro n’apparait pas sur la facture de téléphone.
Le 119 peut être composé par tous :
- les adultes inquiets pour un enfant ;
- les enfants et adolescents confrontés à une situation de risque et de danger, pour eux-mêmes ou pour un autre enfant qu'ils connaissent.
Accessible également en ligne, via le site www.allo119.gouv.fr, le 119 propose :
- un tchat en temps réel pour les jeunes jusqu’à 21 ans ;
- un formulaire sécurisé pour les adultes souhaitant alerter sur une situation ;
- une plateforme en langue des signes française (LSF) pour les personnes sourdes ou malentendantes.
C’est un espace d’écoute, de conseil et d’orientation, qui peut être sollicité même en l’absence de certitude. Il contribue au repérage précoce de violences et à la mise en œuvre rapide de mesures de protection adaptées. Il joue également un rôle de transmission, puisque les écoutants relaient les situations de danger potentiel aux services départementaux compétents, via les cellules de recueil des informations préoccupantes (CRIP), chargées d’évaluer les faits et de coordonner la réponse.
Le signalement est un levier essentiel de la protection des enfants contre les violences. Même en cas de doute, contacter le 119 peut permettre de sauver un enfant.
Que se passe-t-il lorsqu’on contacte le 119 ?
- Je suis témoin d’une situation ou j’ai une suspicion de violence faite à un enfant, je compose le 119.
- Je suis mis en relation avec un professionnel qui m’oriente si nécessaire vers un écoutant spécialisé.
- Un professionnel de l’enfance m’écoute attentivement et me pose des questions pour comprendre la situation.
- Si l’écoutant évalue un danger ou un risque de danger, il rédige un compte-rendu et le transmet dans les plus brefs délais à la Cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) du département concerné. En cas de danger imminent nécessitant une mise à l’abri immédiate du mineur, le 119 contacte sans délai les services de première urgence pour une intervention immédiate.
- La CRIP étudie les informations et mobilise les professionnels compétents.
- Si la famille refuse toute intervention et que le mineur est en danger, un signalement est transmis au Parquet.
- Le 119 reçoit un retour sur la situation.
Pour plus d’informations
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Lutter contre les violences faites aux enfants
La maltraitance vise toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu'un geste, une parole, une action ou un défaut d'action…
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